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Plan Grands Lacs

Le Plan Grands Lacs est un plan d’action dont l’objectif est de préserver les lacs de Gérardmer, Longemer et Retournemer ainsi que les activités et usages associés à ces derniers.

Historique

Depuis les années 1970, les lacs de Gérardmer et Longemer font l’objet d’un intérêt particulier des scientifiques à l’échelle du massif vosgien, d’une part pour leurs caractères naturels, et d’autre part, pour leurs renommées régionales. D’un point de vue législatif, la qualité de leurs eaux et leurs fonctionnements sont surveillés dans le cadre de la Directive Cadre sur l’Eau (DCE).

En parallèle des suivis de la Directive Cadre sur l’Eau, plusieurs études ont permis d’évaluer le fonctionnement et les dégradations des lacs. Ces recherches ont été menées sur plusieurs compartiments des écosystèmes lacustres : qualité de l’eau, faune et flore aquatique, envasement… 

L’ensemble des travaux réalisés est synthétisé et peut être consulté dans le diagnostic technique et sociologique des lacs de Gérardmer, Longemer et Retournemer et plan d’action (AgroParisTech, 2017).

Lac de Gérardmer
Lac de Longemer
Lac de Retournemer

Enjeux

Aujourd’hui, ces dégradations tendent à impacter les activités humaines et les usages des lacs : par exemple, l’eutrophisation (l’enrichissement en nutriments des eaux) des lacs ainsi que la diminution des précipitations estivales peuvent dégrader la qualité des eaux de baignades. Ce contexte local est amplifié par les effets du dérèglement climatique déjà visible à l’échelle du massif : changement du régime de précipitation, diminution de l’enneigement, baisse des débits moyen des cours d’eau…

Suite à ces constats, le Plan Grands Lacs est officiellement lancé à la fin de l’année 2021 grâce à une volonté politique commune de préserver et de remettre en état ces espaces naturels. Il a été rendu possible par l’implication de divers partenaires locaux (Fédération de Pêche des Vosges, Conservatoire des Espaces Naturels, Office National des Forêts) et institutionnels (Direction Départementale des Territoires et Agence de l’Eau Rhin Meuse).

Son plan d’action agit sur 3 thématiques afin de concilier le fonctionnement des écosystèmes et les activités humaines associées aux lacs : 

  • La préservation de la ressource en eau.
  • La préservation des écosystèmes.
  • La sensibilisation du grand public aux enjeux de préservation de l’environnement. 
Mise en place des sondes à oxygène par le conservatoire d’espaces
naturels de Lorraine (CENL) sur le lac de Longemer

CONTRAT DE TERRITOIRE EAU ET CLIMAT (CTEC)


Dans le cadre du plan grands lacs, la communauté de communes s’est engagée dans l’élaboration d’un contrat de territoire « eau et climat » (CTEC).

Ce contrat est un document programmatique regroupant des projets concertés du territoire pour les parties prenantes qui s’engagent à mener des actions concrètes pour la préservation et la gestion de la ressource en eau, au regard du changement climatique (milieux aquatiques, eau potable, assainissement…).. Il intègre des actions répondant aux enjeux d’atténuation et d’adaptation au changement climatique ainsi qu’aux enjeux de gestion patrimoniale.

Les actions retenues du CTEC s’élèvent à un montant de 17,6M€ répartis entre une quinzaine de maitres d’ouvrage.
L’agence de l’eau Rhin-Meuse contribue à hauteur de 9,3M€ d’aides.


Le CTEC, c’est plus de 30 projets concrets, dont certains ont déjà débuté, regroupés en 8 axes d’intervention distincts avec, d’une part, le petit cycle de l’eau (axes 1 à 4) et, d’autre part, le grand cycle de l’eau (axes 5 à 8) définis comme suit :

Axe 1 : Gérer durablement les ressources en eau potable

La gestion de l’eau potable est un enjeu majeur pour la communauté de communes, notamment en raison des sécheresses récurrentes qui perturbent l’approvisionnement dans plusieurs communes. Par exemple, la prise d’eau du Lac de Gérardmer, utilisée pour l’eau potable lors de sécheresses, remplace la nappe de Ramberchamp quand cette dernière est inutilisable. Toutefois, cette solution crée des défis supplémentaires : la gestion de la qualité de l’eau (notamment pour le manganèse), l’impact sur les milieux naturels, la maintenance des équipements vieillissants, et l’impact des gros consommateurs d’eau. Une étude stratégique visera à établir des règles de gestion équilibrées pour anticiper les effets du changement climatique sur la ressource en eau.

Axe 2 : Réduire les sources de pollutions domestiques

Les actions identifiées dans cet axe portent sur la thématique de l’assainissement des eaux usées. Les études et travaux qui y sont listés permettront, à terme, d’améliorer le fonctionnement des réseaux et ouvrages, de réduire les flux de pollutions organiques au milieux naturels et de contribuer ainsi à améliorer l’état des masses d’eau.

Axe 3 : Adapter la ville au changement climatique

Cet axe se construit en améliorant la gestion des eaux pluviales, réduisant le risque d’inondation et améliorant la qualité des milieux aquatiques. Cela inclut la renaturation et la désimperméabilisation des sols urbains, ce qui favorise le cycle de l’eau, diminue le ruissellement, renforce la biodiversité et atténue les îlots de chaleur. Ces actions, mises en œuvre à différentes échelles (rue, quartier, ville), s’inscrivent dans l’adaptation des villes aux défis climatiques, en particulier par les communes pour leurs infrastructures publiques.

Axe 4 : Lutter contre la pollution toxique accidentelle

Le projet, qui s’inscrit notamment au travers de la démolition et de la reconstruction de la déchèterie de Gérardmer, adoptera une approche écologique avec la préservation des sols, la restauration des habitats dégradés (comme le déterrement de ruisseaux canalisés et la renaturation des zones humides), et la gestion intégrée des eaux pluviales. Seules les actions relatives à la lutte contre la pollution toxique et à la gestion des eaux de pluie pourront bénéficier d’un accompagnement financier de l’agence de l’eau.

Axe 5 : Connaître l’état de santé des lacs pour agir sur les causes de leur dégradation

Cet axe vise à améliorer la connaissance de l’état écologique des lacs et de leurs dégradations. Il inclut un suivi des masses d’eau, un diagnostic des causes de dégradation, et des actions ciblées pour y remédier. Un programme a été élaboré en 2022 avec la collaboration de plusieurs acteurs, dont des experts en limnologie et hydrologie. À la fin du contrat, un observatoire des lacs sera mis en place, avec des actions de réduction adaptées pour préserver les lacs et sensibiliser le public à leur importance.

Axe 6 : Soigner les milieux naturels pour préserver l’eau et la biodiversité

Il vise à protéger et restaurer les milieux naturels pour préserver l’eau et la biodiversité, en partenariat avec le conservatoire d’espaces naturels de Lorraine. Cela inclut une gestion durable des zones sensibles, comme les zones humides et les prairies, et un projet de réserve naturelle régionale. Les actions prioritaires concerneront la restauration des habitats des lacs de la vallée (berges, littoraux, affluents, zones humides). Un programme de restauration des milieux dégradés sera mis en place, renforçant la résilience face au changement climatique et améliorant la qualité des ressources en eau du territoire.

Axe 7 : Inventer le tourisme de demain

Cette thématique présente un projet visant à adapter le tourisme aux enjeux environnementaux liés aux ressources en eau et aux milieux naturels. En 2021, une concertation a identifié la nécessité d’adapter les usages touristiques face au changement climatique. Quatre opérations pilotes sont proposées comme adapter les pontons du lac de Gérardmer aux variations du niveau d’eau, gérer les risques d’incendie en créant des mares de sécurité, développer un topoguide de sensibilisation aux ressources aquatiques, et étudier et limiter la fréquentation autour des lacs, notamment par la gestion de la circulation et des baignades. Ces actions sont financées par divers partenaires (région, département, etc.)

Axe 8 : Construire et faire vivre le projet de territoire.

Ce dernier volet vise à construire et faire vivre le projet de territoire en intégrant deux objectifs : l’animation territoriale pour la mise en œuvre des actions liées au grand cycle de l’eau et la coordination globale du projet, ainsi que l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan de communication et de sensibilisation. Les missions incluent l’animation du réseau d’acteurs, la gestion des comités de suivi des projets, la sensibilisation des publics aux enjeux environnementaux, et la formation des élus pour intégrer ces enjeux dans les politiques locales. L’objectif est de concrétiser les actions du contrat sur la période 2024-2027.

Document utile

Contact

Sophie ROY
Chargée de mission Environnement et Milieux aquatiques